LEVITTOWN, LE DRAME D’UNE VILLE

Ce court-métrage nous fait découvrir le drame social de la ville de Levittown.
 
Si vous n’avez jamais entendu parlé de cet évènement de l’histoire des Etats-Unis, en voici les grandes lignes : suite à la 2ème guerre mondiale, l’entreprise Levitt & Sons construit des habitations en périphérie de New-York, destinées à accueillir les vétérans qui pourraient facilement les acheter. 
 
Mais une clause vient entacher cette initiative louable : il faut être de type « caucasien » pour y avoir accès, les personnes de couleurs n’y étant pas autorisées… 
 
Le réalisateur évoque ainsi l’histoire de cette banlieue et les souffrances que cette clause a pu engendrer. 
 
Dans la première partie du film, on aborde la palette de sentiments de ce pan de la population, passant du rêve américain à la confrontation au racisme ambiant… 
On suit ainsi Elijah, jeune afro-américain, face caméra et dans un long travelling, dans les rues de Levinttown. Sa voix nous retrace ses sentiments pour finir sur la part sombre et le désenchantement. J’ai été fascinée par son discours, sa voix, et le ton qu’il emploie. On est immédiatement transporté(e).
 
La seconde partie du film se déroule à la tombée de la nuit, alors qu’une jeune habitante de la ville se sent menacée…
On y ressent bien l’ambiance reflétée dans de nombreux films abordant le sujet des banlieues américaines, et l’on peut aisément faire le rapprochement avec ce que l’on connait en France. On y découvre ainsi la vie de nuit dans un quartier dont l’image véhiculée par les médias effraie et fait appel aux pires fantasmes. 
Cette partie filmée sous forme de thriller est en contrepied avec l’espoir décrit au début du monologue d’Elijah. Dans la ville de Levinttown, espoir et peut se côtoient…
 
La technique est très bonne. Le réalisateur réussit a nous fasciner dès le début du film à travers un monologue captivant et un personnage central charismatique. 
 
C’est un beau voyage dans une ville dont personne ne parle plus.

Dans son interview donnée lors de la 33ème édition du Festival International Entrevues de Belfort, l’auteur-réalisateur Nelson Bourrec Carter, nous explique qu’il ne cherche pas à véhiculer un message unique dans son oeuvre, mais qu’il aborde différents sujets que chaque spectateur pourra s’approprier en fonction de sa propre sensibilité.

 

Affiche du court-métrage Levittown

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *